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Le modèle des processus de communication

Le modèle des processus de communication proposé par Leiss et Krewski (1989) voulait pousser plus loin les modèles de communication des risques antérieurs afin de fournir une représentation plus complète et dynamique de la communication des risques (figure 1). L’idée fondamentale qui sous-tend cette notion est que la communication des risques désigne un processus qui fait essentiellement intervenir l’interaction entre deux domaines sociaux, soit la « sphère des experts » et la « sphère du public ». Cette interaction est limitée tant par la nature du risque que par les voies institutionnelles conventionnelles qui dirigent le flux de l’information et de l’opinion dans la société contemporaine.

Du côté des experts, nous devons reconnaître que la détermination des dangers et l’estimation des risques sont des éléments qui exigent passablement de connaissances techniques, y compris des mesures et des analyses recourant à des méthodologies très perfectionnées. Pour décrire la dimension probabiliste du risque, il faut nécessairement recourir à un langage technique. De plus, la couverture d’assurance et la responsabilité légale font en sorte qu’une expertise non scientifique quoique très professionnelle sera également requise lors de l’évaluation des risques et de leurs conséquences.

Du côté du public, la détermination de l’acceptabilité des risques est, en fin d’analyse, faite par les citoyens dans leur ensemble grâce aux processus décisionnels politiques, ce qui comprend le soutien lors des élections des politiciens et des partis ayant adopté des positions en matière de gestion des risques. Évidemment, la plupart des décisions seront prises par des dirigeants des secteurs public et privé qui agissent sur le conseil d’experts dans une foule de tribunes. Toutefois, dans une société démocratique, les paramètres à l’intérieur desquels ces dirigeants peuvent exercer leur pouvoir discrétionnaire à un moment donné seront établis par le caractère général de l’acceptation et de la perception des risques par la société dans son ensemble, ainsi que par les facteurs économiques, sociaux et politiques pertinents. Il faut tenir compte de l’état de la perception et de l’acceptation des risques par la société lors de la prise de décisions sur la gestion des risques, sinon les gestionnaires des risques s’exposent au danger de susciter une vive controverse publique et peut­être l’annulation de leurs décisions.

Le modèle souligne la tension qui existe entre la sphère des experts et la sphère du public, tension que l’on prétend être une caractéristique distinctive de la communication des risques. (D’autres formes de communication sociale, comme le débat politique ou la publicité, ne sont pas structurées de la sorte.) Le modèle des processus de communication présume que tous les participants ont une série d’intérêts identifiables qui influent sur leur participation et que ces intérêts interviennent dans le résultat des processus de communication des risques.

Figure 1 – Le modèle des processus de communication


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